Aller au contenu

Louis Legendre (homme politique)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Louis Legendre
Illustration.
Louis Legendre, huile sur toile de Jean-Louis Laneuville, 1794 ou 1795, Paris, musée Carnavalet.
Fonctions
Député de la Seine

(3 ans, 1 mois et 16 jours)
Gouvernement Convention nationale
Groupe politique Montagne
Député au Conseil des Cinq-Cents

(2 ans, 1 mois et 28 jours)
Président de la Convention nationale

(18 jours)
Prédécesseur Pierre-Louis Prieur
Successeur Jean-Baptiste Clauzel
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Versailles
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Date de décès (à 45 ans)
Lieu de décès Ancien 10e arrondissement de Paris
Drapeau de la France République française
Nationalité française
Profession Boucher
députés de la Seine

Louis Legendre, également appelé Legendre de Paris pour le différencier de son collègue homonyme de la Nièvre né le à Versailles et mort le à Paris, est un révolutionnaire français.

Louis Legendre.
Gravure de François-Séraphin Delpech, XIXe siècle.
Ce portrait a souvent été présenté, à tort, comme celui du mathématicien Adrien-Marie Legendre.

Fils de boucher, Legendre est dix ans matelot, avant de s'établir comme maître boucher à Paris.

Son nom est mêlé à toutes les journées de la Révolution. Le , il fait partie des Parisiens qui promènent par les rues les bustes de Necker et du duc d’Orléans. Le lendemain, il entraîne les habitants de son quartier aux Invalides, afin d'y récupérer les armes entreposées, et figure dans les premiers rangs des combattants de la Bastille. Il figure avec Danton et Desmoulins parmi les fondateurs du club des Cordeliers, en 1790.

Dès cette époque, il est déjà fameux comme chef populaire et comme l'une des notabilités révolutionnaires du district des Cordeliers. Il protège Marat contre les persécutions de la police, le cachant à plusieurs reprises pour le soustraire aux poursuites. Le 5 octobre, il prend part à la marche sur Versailles, dans les rangs de la garde nationale. En juin 1791, il signe la pétition du Champ de Mars, pour la déchéance du roi, et doit s'enfuir, après cette journée, comme nombre de patriotes menacés d'arrestation. Il reparaît à la suite de l'amnistie décrétée lors de la ratification de la constitution, est désigné plusieurs fois comme orateur de sa section pour présenter des pétitions à la barre de l'Assemblée législative, contribue à l'envahissement des Tuileries, le , et à la journée du 10 août, qui consomme la chute de la royauté.

Legendre est élu neuvième député sur vingt-quatre de Paris à la Convention nationale. Il siège sur les bancs de la Montagne. Il vote la mort sans conditions lors du procès de Louis XVI, est absent au scrutin sur la mise en accusation de Marat[1] et vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[2]. Il est envoyé en mission avec Tallien à Forges-les-Eaux pour y constater le suicide de Philippe de Pâris, assassin du représentant Lepeletier de Saint Fargeau[3]. Il est élu membre du Comité de Sûreté générale en janvier 1793[4] et y siège jusqu'en septembre[5]. Il est envoyé en mission avec Rovère et Basire à Lyon en février 1793. De retour à la Convention, il attaque les girondins et particulièrement Lanjuinais.

Il est exclu du club des Cordeliers pour avoir critiqué les mesures terroristes d’Hébert. Puis, envoyé en mission à Rouen, il agit avec modération contre les royalistes et les fédéralistes. À son retour, avec Danton, il attaque les hébertistes et applaudit à leur proscription, en mars 1794. Il proteste contre l'arrestation des dantonistes et demande que les inculpés soient entendus à la tribune de la Convention. Robespierre combat vivement la motion.

Lors de la séance du 9 thermidor, Legendre, ou Garnier de l'Aube, aurait hurlé à l'adresse de Robespierre, momentanément incapable de parler : « C'est le sang de Danton qui t'étouffe ! ». Robespierre aurait rétorqué : « Ah, c’est Danton que vous voulez venger ? Les lâches, pourquoi ne l'avez-vous pas défendu ? ». Il joue un rôle central dans l'élimination des robespierristes et dans la fermeture du Club des Jacobins.

Legendre devient une figure centrale de la Convention thermidorienne. Il revient au Comité de Sûreté générale le 14 thermidor an II (1er août 1794)[6]. S'il s'oppose dans un premier temps à l'arrestation des anciens membres du Comité de sûreté générale (David, Jagot et Lavicomterie)[7], il attaque ceux de Salut public (Barère, Billaud-Varenne et Collot d'Herbois)[8]. Il prend une part active à la répression des insurrections du 12 germinal et du 1er prairial an III. Par la suite, il s'aperçoit des progrès de la contre-révolution.

Après la ratification de la constitution de l'an III, il fait son entrée au conseil des Anciens, où il ne joue qu'un rôle effacé mais y demeure jusqu'à sa mort, en 1797. Dans son testament, il lègue son corps à l'école de chirurgie, « afin d'être encore utile aux hommes après sa mort ».

Représentations dans la culture populaire

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62 séance du 13 avril 1793, p. 74.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 536.
  3. Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 2, Comité de Défense générale, 30 janvier 1793, p. 28.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 57, séance du 22 janvier 1793, p. 617.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 73, séance du 11 septembre 1793, p. 704.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 94, séance du 14 thermidor an II (1er août 1794), p. 26-27.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 94, séance du soir du 13 thermidor (31 juillet 1794), p. 23-24.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 98, séance du 12 vendémiaire an III (3 octobre 1794), p. 250-258.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]